Cellules rénales

Les cellules épithéliales rénales sont les seules représentantes du groupe des cellules rénales. Nous n’utiliserons pas le terme de cellules ou corps lipidiques (voir plus bas).

Cellules épithéliales rénales

Importance clinique

Les cellules épithéliales rénales (tubulaires) sont les cellules épithéliales dont l'importance clinique est la plus grande lorsqu'elles sont observées dans le sédiment urinaire.

Les maladies rénales et particulièrement les atteintes tubulaires rénales  peuvent entraîner  une présence  abondante de cellules épithéliales rénales dans l’urine. Le sédiment urinaire normal peut contenir une faible quantité de ces cellules, en raison de leur renouvellement constant. On trouve des quantités pathologiques de cellules épithéliales rénales lors de maladies virales systémiques comme une infection à cytomegalovirus ou une hépatite virale ou encore dans des cas d’intoxication aux métaux lourds (mercure, plomb, uranium, cadmium etc.) qui causent des lésions tubulaires. Certains cytostatiques (par exemple le Methotrexate, le Cisplatine) sont également toxiques pour les cellules épithéliales rénales.

"Les corps graisseux ovales" (cellules épithéliales dégénérées) sont observés souvent lors de syndrome néphrotique, toute genèse confondue, ainsi que lors de diabète sucré avancé. La phase initiale  d'un rejet de greffon rénal est souvent accompagnée d’un afflux de grandes quantités de cellules épithéliales rénales.

Représentation schématique de la dégénérescence des cellules rénales épithéliales, d'abord sans, puis avec des gouttelettes graisseuses. Puis formation de corps graisseux ovales et enfin de gouttelettes lipidiques libres.

Terminologie

Ces cellules proviennent du revêtement épithélial des tubules. Elles apparaissent comme des cellules individuelles, mais parfois elles sont aussi en couple ou en forme de cylindre.

Identification

Les cellules épithéliales rénales sans gouttelettes lipidiques sont difficiles à différencier des cellules épithéliales de transition ou rondes. Elles ont presque la même taille (20-30 μ m) que les cellules épithéliales rondes (cellules extra-rénales). Les  cellules rénales sont polyédriques, et ne gonflent pas  comme les cellules épithéliales rondes. Elles ont une forme ronde ou ovale avec un cytoplasme légèrement granuleux et un grand noyau rond, souvent excentré (« œuf au plat »). Elles sont plus grandes que les leucocytes. En présence de petites gouttes lipidiques dans le cytoplasme (corps biréfringents au microscope à lumière polarisée) l’identification en tant que cellules épithéliales est facile . Lorsqu' on ne distingue  pas de noyau dans un corps cellulaire rempli de gouttelettes lipidiques, on parle alors souvent de “corps graisseux ovales “. Nous renonçons à ce terme et ne parlons que de cellules épithéliales rénales.

Cellules rénales épithéliales (NeZ): à gauche sans gouttelettes lipidiques, au milieu avec gouttelettes lipidiques et à droite un corps graisseux (FK) (microscope à fond clair).

On peut trouver aussi de la graisse sous forme de gouttelettes ou de corps graisseux libres dans l’urine ou dans des cylindres (cylindres graisseux ou lipidiques) Ces corps gras peuvent avoir un diamètre plusieurs fois supérieur à celui des cellules épithéliales. À la lumière polarisée ces gouttelettes de graisse prennent  la  forme de “croix de malte“ (esters de cholestérol). La coloration du sédiment au rouge Soudan est une autre possibilité de les mettre en évidence. Les gouttelettes graisseuses apparaissent en rouge. La biréfringence des lipides doit être distinguée de l'artéfact des grains d'amidon dont l'anisotropie donne une image en forme de pseudo croix maltaise (voir Artéfacts).

Corps graisseux: à gauche, lumière polarisée, à droite, coloré au rouge Soudan.